Change souvent de conversation quand il ne veut pas parler de sa vie ou d'un sujet "fâcheux" ▲ Soigne toujours son look ▲ A un tiroir dans sa salle de bain rempli de pots de gel ▲ Est un briseur de coeur ▲ Se gratte souvent le cou ▲ Adore le football américain ▲ Rancunier ▲ Entreprenant ▲ Honnête ▲ Attachant ▲ Autoritaire ▲

Un cri de douleur s’échappa de la gorge de John alors qu’une intense douleur traversa son abdomen. Il se figea presque sur place mais finit par s’écrouler sur le sol poussiéreux d’Irak après avoir senti une autre douleur envahir sa jambe gauche. Son arme avait glissé deux mètres plus loin et le sable s’engouffrait déjà dans sa bouche à l’aide du vent alors qu’il pouvait sentir son sang glisser le long de son ventre mais aussi de sa cuisse. Il se mit à cracher une certaine quantité de sang alors que tout devenait petit à petit flou autour de lui. Il ne pouvait entendre que la voix d’un autre soldat qui venait à l’appeler entre les coups de feu qu’il pouvait cerner, mais petit à petit, il sentit son ouïe diminuer tout autant que sa vue alors que les battements de son cœur commençaient à ralentir. Il pouvait sentir la sueur dégouliner le long de son visage alors que l’une de ses mains se posa sur sa blessure à l’abdomen. Il eut à peine le temps d’apercevoir un soldat courir en sa direction qu’une énorme explosion vint à se faire entendre et se fut le noir, mais aussi le silence total pour John.

« Regarde mon chéri, voici ta petite sœur Beverly. » Le jeune homme avait à peine cinq ans lorsque la petite Beverly vint au monde dans cette famille qui ne croulait pas sous l’or. Ils vivaient un petit appartement à Los Angeles, dans un quartier malfamé à vrai dire, où le loyer n’était pas cher en vu de l’état de l’immeuble qui pourrait s’effondrer au moindre séisme le plus faible soit-il. Sarah Cameron n’est qu’une simple petite serveuse dans un bar. Elle n’a jamais eu le temps d’aller bien loin dans ses études car c’est à à peine dix-neuf ans que son petit John vit le jour. Duke Peterson quant à lui, en avait à peine vingt et n’ayant jamais été un élève très brillant, il finit par se rabattre dans la mécanique. C’est comme ça qu’ils gagnaient difficilement leur vie depuis cinq ans. Un enfant dans les bras, un père qui avait les mains plongées dans le cambouis et une mère qui jonglait presque avec les bouteilles une fois la nuit tombée. A cinq ans, on est heureux d’avoir une petite sœur, mais cela ne dure pas en général. Quand on se rend compte que finalement nos parents nous ignorent en partie en profit d’une autre personne, c’est toujours un coup dur à encaisser.

« J’vais le dire à maman et papa ! » « Bah va le dire alors espèce de chouineuse ! » « Maman t’as déjà dit que t’as pas le droit de m’appeler comme ça ! » « Et alors, elle est pas là. » Beverly s’éloigna donc de son frère au pas de course tout en fondant en larmes. John avait douze ans en cette période, et sa sœur que sept mais pourtant, elle le faisait déjà chier. En fait, elle le faisait chier depuis longtemps. Non pas qu’elle était méchante, juste qu’elle surveillait sans arrêt le moindre fait et geste de son ainé, une vraie fouineuse en quelque sorte. Le jeune homme venait tout juste de piquer un bonbon dans le paquet que sa mère avait acheté à occasion de l’anniversaire de sa sœur quelques jours plus tôt. Il pensait alors que sa sœur était totalement attardée mais bon, en même temps à sept ans, on ne partage pas vraiment ses bonbons. Malgré ce petit incident, et les milliers d’autres qu’ils eurent tous deux, ils se serrèrent les coudes comme n’importe tous frères et sœurs en fin de compte. Puis ils le devaient, parce que leurs parents étaient en pleine galère en y réfléchissant bien. Effectivement, ces derniers avaient accumulés pas mal de dettes suite à la naissance de John...

Dix-neuf ans déjà et John ne savait absolument pas quoi faire de sa vie. Tout ce qui comptait en fin de compte, c’était d’être avec sa petite amie et de jouer au football américain. Il voulait sans nul doute devenir joueur professionnel car après tout, il n’avait aucune autre idée de carrière. C’était le onze septembre deux mille un et le jeune homme venait tout juste de se faire réveiller à 6h par son père qui vint à le secouer doucement. « John ? John réveille-toi, quelque chose de grave vient de se passer. » « Quoi ? Maman va bien ? Et Beverly ? » « Non rien de tout cela, viens allez. » Finalement il se redressa de son lit et suivit son père d’un pas lourd bien que ce dernier lui ait demandé de faire le moins de bruit possible étant donné que sa mère et sa sœur dormaient toujours. Ils s’installèrent donc devant le téléviseur du salon, voyant les images tragiques venant tout droit de New-York. Plus les minutes défilaient, plus John y voyaient plus clair, non pas sur les évènements qui venait de se dérouler, mais plutôt sur lui-même. Apporter son aide aux possible survivants de ces attentats, c’était se dont il avait envie de faire à cet instant et apporter son aide à de futures victimes, c’était ce qu’il aimerait faire plus tard. En fin de compte, il voulait rendre tout simplement service à son pays. Quelques mois plus tard, il s’enrôla ainsi dans l’armée.

John et Ana se connaissaient depuis quelques années maintenant, ils étaient voisins de palier depuis qu’Ana avait emménagé à Los Angeles il y a presque dix ans de cela. Après avoir rejoint l’armée en mars deux mille deux, les deux jeunes gens ne se voyaient à peine qu’un week-end par moi, parfois un ou deux jours de plus, mais le manque de l’autre se faisaient ressentir, bien qu’ils correspondaient beaucoup au travers de brulantes lettres qu’ils s’envoyaient. En avril deux mille trois, John fut envoyé en Irak. Il devra rester sur place une année entière puis bénéficiera d’à peine un mois pour retourner chez lui avant de repartir dans ce pays. « Promets-moi que tu m’écriras John. Promets-moi de m’envoyer autant de lettres que tu le pourras en disant tout ce à quoi tu penses. Je t’en écrirais une chaque jour, je t’en fais la promesse et se serra comme si nous ne nous étions jamais quitté. » « Je t’en fais la promesse. » C’était les dernières paroles qu’ils échangèrent avant que John ne viennent à grimper dans l’avion qui l'emmènerait en Irak. Il savait parfaitement qu’il pourrait compter sur elle car Ana tenait toujours parole. Il rentra effectivement l’année suivante, meurtri, plongé dans un profond coma après s’être fait tiré dessus à deux reprises.

Le jeune Peterson se réveilla près d’un mois plus tard, s’imaginant toujours être en Irak, pensant être sourd à cause de la dernière explosion qu’il avait entendu, mais non. Il entendait le moindre pas des infirmiers qui s’activaient à son chevet depuis qu’il avait ouvert les yeux. Quelques heures plus tard, il eut droit à ses premières visites et la première fut celle d’Ana et… d’un jeune homme qu’il ne semblait pas connaître. Les deux jeunes gens quittèrent finalement la pièce au bout de courtes minutes seulement. Ce qu’il s’était passé ? Ana venait tout simplement de lui annoncer qu’elle était fiancée avec cet homme depuis près de deux mois. C’était donc lui la raison pour laquelle il n’avait plus reçu aucune lettre de la jeune femme. John avait essayé de se redresser de son lit, mais sa jambe blessée le lâcha et il s’écroula sur le sol, pensant alors qu’il aurait préféré mourir sur le sol irakien plutôt que d’être rapatrié à Los Angeles. Malgré tout, la dernière chose qui le maintenait en vie, c’était la présence de sa famille qui avait trouvé meilleur logement suite au gros salaire que touché John. Il les avait naturellement aidé à avoir une meilleure vie et à présent, c’était à eux de veiller au bien de John, mais ce dernier, après de nombreuses séances de rééducations et arrivant à nouveau à marcher et ce même en s’appuyant sur une canne, décida de s’en aller.

Beverly voulait s’en aller depuis longtemps, il le savait mieux que quiconque puisqu’elle était sa cadette et qu’elle s’était bien souvent confiée à lui. Un an après son accident, ils partirent tous deux pour Melbourne, ville dans laquelle se trouvait une célèbre agence de mode, H-WAY Agency, que rêvait d’intégrer sa sœur. L’Australie avait toujours fait rêver Beverly, et John n’avait jamais compris pourquoi au final. Mais il l’avait suivi. Parce qu’elle était sa sœur, qu’elle n’avait que dix-huit ans et qu’elle ne pouvait pas se lancer dans cette histoire sans une aide. Les mauvais souvenirs de John se trouvaient en fin de compte à Los Angeles. Ana. Elle était la cause de la haine qu’il éprouvait pour cette ville qu’il avait toujours vénéré. Même l’Irak lui avait semblait être le paradis à côté de l’enfer qu’elle lui faisait vivre au final. C’est donc en deux mille cinq qu’il vint à s’installer à Melbourne. Boitillant encore, ayant à plusieurs reprises besoin de sa canne au cours de sa première année dans la ville, il eut un mal fou à se trouver un travail dans cette ville, mais la Victoria Police s’intéressa malgré tout à lui. Finalement, après cinq années parmi eux, il se décida d’intégrer la partie criminologique de l’entreprise, devenant ainsi enquêteur de scène de crime il y a à peine un an de cela. John avait tout pour être heureux ici, mais cela, se fut jusqu’à il y a quelques mois, lorsqu’il pensa croiser Ana il y a plusieurs reprises…